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Aude Poirot, auteur illustratrice pour la jeunesse en résidence à Riom-ès-Montagnes du 12 mars au 12 juillet 2012, nous donne régulièrement de ses nouvelles. Voici l'opus 2 de son cheminement créatif.

Aujourd'hui 24 mai, j'ai composé ma quatrième image au crayon sans savoir si j'aurai le temps de la réaliser en couleur demain matin. L'après-midi, les classes de 4ème viennent travailler à l'atelier.

Cette semaine, pas de rendez-vous avec la classe de CE1, je voulais pouvoir bien avancer côté images. Quant à eux, ils ont pu se concentrer sur les évaluations nationales même si j'imagine qu'une heure ensemble aurait fait du bien à tous. Bref.

Le livre est en route, un premier jet de texte est écrit mais est-il bon? Et le ton? Phrases courtes parfois sans verbe. Je me mets moi-même en garde à ne pas titiller trop facilement l'ellipse, le texte n'illustrant pas l'image, il serait fâcheux de perdre mes lecteurs. Je vais leur demander une grande disponibilité, une écoute du regard, je me dois de leur fournir un fil ténu certes, mais visible. Tout le travail est là : peser les mots, tisser un fil de coton bien solide (je laisse la soie et la corde de côté) pour que la lecture entre le texte et l'image puisse s'installer. J'ai l'impression de faire un pari.

Je ne peux pas vraiment tester l'idée avant d'avoir fini le livre. Je pense qu'il faut que j'écrive le texte d'abord, que je réajusterai ensuite.

J'ai constitué une bonne matière avec mes lettres/questionnaires mais maintenant, j'aimerais pouvoir travailler avec un seul enfant à la fois et pas dans un cadre scolaire. Durant les dernières séances, j'ai organisé plusieurs petits ateliers pour tenter de les rendre autonome (surtout pour ceux qui ne le sont pas naturellement et qui m'appellent pour la moindre petite chose) et pouvoir discuter avec un ou deux enfants à la fois. Sachant qu'on tourne 3 fois en une heure, le temps est très court et ce n'est pas si simple d'engager des discussions qui ont un quelconque intérêt. Je ne dois pas être très douée pour faire circuler la parole.

Les enfants apprécient néanmoins ce dispositif. Surtout l'atelier où ils peuvent écouter de la musique : quatuor de Mozart, personne ne connaît Mozart. Il faut se rendre à l'évidence, ils adorent.

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