grassGrass : A Nation’s Battle For Life

Réalisé par l’américain Merian C. Cooper et Ernest Schoedsack – 1925

Sans paroles,  légèrement colorisé

 

Pilote vétéran de la Première Guerre mondiale devenu par la suite journaliste, Merian Cooper poursuit dans les années 20 une vie d’aventurier.

En compagnie d’Ernest Schoedsack et de Marguerite Harrison il entreprend un voyage en Inde par la route de la soie, quand le hasard leur fait croiser le chemin de transhumance des nomades Bakhtiâris en territoire iranien.

 

Peu au fait sans doute de la situation politique de l’Asie Mineure, ou cédant peut-être à une inspiration romantique, il qualifie dans le film ces nomades kurdes de « peuple oublié », ce qui n’était pas du tout le cas.

 

Reste que Grass est remarquable par son authenticité et son réalisme. C’est, pourrait-on dire, un des premiers « documentaires » long métrage du cinéma mondial.

 

Réalisé dans des conditions difficiles, tempête de sable, sècheresse, traversée du torrent de la Kâroun, puis passage du col enneigé de Zâdeh Kouh (4 576m), soit  une marche de quarante-cinq jours. La petite équipe de tournage, réduite à 3 personnes, équipée de l’encombrant matériel de l’époque, partagea l’intégralité de l’aventure.

 

Les plans réalisés sont d’une grande beauté, ajoutant à l’intérêt ethnographique l’esthétique des images. Rythmé de cartons  poétiques, sur fond de musique traditionnelle kurde, le film offre au spectateur un aperçu des réalités quotidiennes de ce peuple nomade au tout début du 20ème siècle : habitat, scènes de chasse,  habitudes culinaires, rapport aux animaux, mais pas le temps de s’ennuyer, il faut porter, guider, marcher, aider les plus faibles…

 

La scène la plus spectaculaire est la traversée du tumultueux fleuve Kâroun : 5000 personnes, hommes, femmes, adultes, enfants, vieillards, et des milliers de bêtes, chevaux, vaches, moutons, chèvres, ânes, poules, chiens… à l’aide de quelques radeaux à flotteurs faits de peaux de chèvres. Que d’épreuves pour survivre et retrouver de verts pâturages !

 

Par la suite Merian Cooper et Ernest Schoedsack passèrent à la fiction cinématographique avec le célèbre King Kong (1933).

 

 

M-E-H