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Au fil des jours, nous vous présentons des merveilles et des pépites de notre patrimoine à découvrir virtuellement sans modération. 

 

Cierge Eglise de Bredons près de MuratLes porte-cierges de chœur à Bredons

L’église de Bredons regorge de trésors patrimoniaux.

L’un d’entre eux est sans doute une paire de porte-cierges de chœur en bois (probablement du chêne) tournés et sculptés, polychromes, dont la base généralement tripode et la partie sommitale ont aujourd’hui disparu. En forme de colonnette renflée ou balustre, d’un diamètre inférieur à 10 cm, la tige de l’objet mesure 1,70 m de hauteur, respectant ainsi la taille et les proportions de ce type d’objets, destinés à être posés au sol.

Ces objets avaient été identifiés par Abel Beaufrère comme des porte-cierges pascals (en lien avec la fête catholique de Pâques). Ces derniers sont généralement posés dans le chœur pendant les fêtes de Pâques et auprès des fonts baptismaux le reste de l’année.

Le Dictionnaire d’archéologie sacrée de 1851 propose la définition suivante : « Le chandelier pascal est un chandelier de grande dimension, en forme de colonne, quelquefois simple, quelquefois chargé d’ornements, et destiné à porter un cierge allumé aux offices publics de l’église depuis le Samedi Saint jusqu’au jour de la fête de l’Ascension. (...) On donnait parfois au chandelier pascal des formes d’une hauteur exagérée (...)» L’auteur décrit ensuite le cierge marqué d’une croix aux branches de laquelle on fixe des grains d’encens. Il indique également qu’aux époques anciennes « on traçait sur la cire du cierge l’époque des principales fêtes de l’année ; plus tard on mit à la même place une bandelette de parchemin sur laquelle on écrivait plus aisément et on pouvait indiquer des dates plus nombreuses ».

fut ciergeLa polychromie du porte-cierge de Bredons est sur fond blanc et arbore des motifs végétaux et géométriques. Sur la partie inférieure, le motif rappelle un décor stylisé de palmettes affrontées réunies par leur pied, aux feuilles symétriques, de chaque côté d’une tigette centrale. Ici, les enroulements supérieurs et inférieurs s’achèvent en volute. Il pourrait aussi s’agir d’un rappel des armes des Anglade : des feuilles de chênes enfermées par des lignes courbes à volutes. À partir du nœud central s’enroule une torsade végétale figurée par une tige brune portant des fleurs bleues, rouges et brunes à huit pétales, alternant avec des feuilles d’eau vertes.

La base de la bobèche (pièce cylindrique à rebords recevant la bougie) porte les armes d’Antoine d’Anglade, dernier prieur religieux du lieu (1599-1667) : d’azur à trois glands d’or posés deux et un en pointe. L’œuvre de ce prieur originaire du hameau du Chambon à Valuéjols est importante à Bredons, comme en témoignent les nombreuses mentions dans les documents d’archive et surtout son blason qui orne aujourd’hui le pignon ouest de l’église dont il ordonna la restauration.

Le décor végétal de l’objet, dans son allusion au printemps et au renouveau, offre un lien avec la période pascale. On citera, par exemple, le chandelier pascal de la cathédrale Notre-Dame de Tulle, orné de feuilles d’eau et de feuilles d’acanthe. Cependant, suivant la liturgie, les porte-cierges pascals sont généralement uniques et la découverte de cette paire pourrait remettre en doute l’identification première. Destinés ou non aux services de Pâques et de la Résurrection, les porte-cierges de Bredons présentent un intérêt historique et artistique indéniable, par leur datation ancienne (XVIIe siècle), leur référence historique à Antoine d’Anglade et le style populaire de leur iconographie.

 

Pour en savoir plus :

  • BREUIL-MARTINEZ Véronique et PONS Guilaine "Bredons : quelques objets retrouvés", Revue de Haute-Auvergne, T. 71, octobre-décembre 2009.
  • BEAUFRÈRE (Abel), "Bredons-sur-Murat, Son église. Son trésor", Aurillac, Gerbert, 1962
  • BOURASSE (Jean-Jacques), "Dictionnaire d’archéologie sacrée, contenant des notions sûres et complètes sur les antiquités et les arts ecclésiastiques", Paris, J.P. Migne, 1851.

 

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