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 rousseau

Nous commémorons cette année le trois centième anniversaire de la naissance de Jean-Jacques Rousseau. C'est l'occasion de découvrir un petit roman surprenant, idéal pour agrémenter une fin de matinée d'été ou un après-midi passé sur la plage.

 

Détrompez-vous, il ne s'agit nullement d'une œuvre de Rousseau lui-même, quoique le moment soit bien choisi pour se replonger dans ses textes magnifiques. Il est question du dernier roman de Frédéric RICHAUD, paru en 2008 chez Grasset, Jean-Jacques.

 

A Précy-sur-Oise, dans la demeure des frères Chapelet, le jardinier ne chôme pas. Depuis plusieurs jours, il a pour mission d'agencer le parc à la manière de Jean-Jacques Rousseau, de sorte que « l'âme puisse s'y livrer tout entière à la douceur d'un sentiment profond ». Il faut dire que les maîtres des lieux sont tombés littéralement amoureux du philosophe. Ils ne vivent plus qu'à travers lui, dans une adoration qui dépasse toute raison. Lecture (Le contrat social, La nouvelle Héloïse...), pratique musicale (L'idiot du village) et conception du jardin, leur vie n'est plus qu'exclusivement rousseauiste. Ils ont d'ailleurs pour projet d'inviter prochainement leur idole chez eux. Aussi, quand ils apprennent qu'à Ermenonville ce dernier séjourne chez le marquis de Girardin, ils saisissent l'occasion d'aller à sa rencontre...

 

Dans ce court roman aux allures de conte philosophique, l'auteur analyse malicieusement l'idolâtrie chez l'homme. Il montre que cet état d'adoration est complètement déconnecté de la réalité, et qu'il est impossible de connaître réellement une personne par l'unique intermédiaire de sa vie ou de son œuvre. Ainsi, les frères Chapelet (Jean et Jacques de leurs prénoms) connaissent Rousseau, mais pas le vrai, seulement un Rousseau imaginaire conçu de toute pièce par leur imagination à travers leurs lectures. Le vrai a sans doute peu de rapport avec ce qu'ils imaginent.

 

Si l'attitude des deux frères fait écho à notre société moderne surmédiatisée où l'image et le son renforcent l'illusion de la réalité et donnent le sentiment de connaître les personnes que l'on voit à l'écran, le propos de l'auteur n'est en aucun cas de fustiger l'idolâtrie. Au contraire, il nous montre que nos connaissances tronquées des personnages célèbres sont inéluctables. L'histoire de l'humanité n'est-elle pas faite continuellement de suppositions, voire parfois d'illusions, quand à la personnalité des Hommes illustres qui la composent ?

 

Bonne lecture !

                                                                                                                   

 

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Adrien ROCHE

 

 

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