Marie-Hélène Lafon est un écrivain. Un vrai. Comme Pagnol, Colette, Giono ou Bosco. Elle ne fait pas semblant. D'ailleurs, elle ne sait pas faire semblant, ne sait pas jouer à l'écrivain comme tant d'autres. Son inspiration enracinée dans la réalité, le concret et le quotidien, exhale spontanément de l'authenticité. C'est son style qui - sans afféterie et presque en s'excusant - sublime la trivialité du monde avec la tranquille autorité que donne une parfaite maîtrise des moyens. Sa langue a atteint une maturité qui la rend reconnaissable entre mille.
Ce n'est pas un hasard si accompagnant Les pays, son 9ème ouvrage, paraît simultanément le superbe Album. Ce n'est déjà plus un roman, et ce n'est évidemment pas un album. C'est un recueil de poésie, une magistrale leçon d'adéquation entre le mot et la chose. Marie-Hélène Lafon est une styliste. Pas uniquement cela, bien sûr. Mais beaucoup cela. Elle peut en être fière : comme chez Proust, chez Céline ou chez Camus, pourtant tous aussi différents d'elle qu'ils sont différents entre eux, un style de ce tempérament produit – immanquablement - de la littérature. Marie-Hélène Lafon séduit sans artifice, sans masque, sans accessoire, sans nombrilisme, sans rien de tout ce qui encombre souvent l'écriture contemporaine. Elle va au(x) mot(s). Elle retourne à l'essentiel, la seule chose qui soit réellement indispensable et indépassable : la langue. Son intention est d'empoigner un matériau brut pour le transformer en œuvre d'art : c'est n'est que cela la littérature, ça n'a d'autre utilité que cela.... Mais la littérature est indispensable. C'est avec ravissement que le lecteur étourdi et conquis assiste à cette transmutation, à cette singulière alchimie.
Et maintenant, écoutez Marie-Hélène Lafon vous parler elle-même de ces livres
Les autres romans de Marie-Hélène Lafon disponibles au catalogue de la médiathèque départementale :
Denis Llavori