Avouons-le tout de suite, la pochette grise n’est pas très attirante.
Le titre anglais est peu signifiant (en vrai, c’est du belge !). Le nom du groupe : des initiales bizarres (DAAU) qui cachent un développement germanique carrément imprononçable (Die Anarchistische Abendunterhaltung) à référence littéraire. Allons bon !
Et ce petit monde fait quoi ?
Eh bien, de la sacrément bonne musique, vous vous en seriez douté ! Experts de leurs instruments (violoncelle, accordéon, clarinette, violon, contrebasse, batterie, avec une touche d’électronique) ils vous emportent, en un peu moins d’une heure, dans un flux intense à la fois lyrique et très libre, proposant un univers à part, ni dub, ni classique, ni jazz, ni post-rock, ni folklore de l’Est, ni électronica, et pourtant proche de tous ces mondes, sans pour autant d’effet de juxtaposition, comme se glissant entre eux, sinuant, s’approchant et s’éloignant, s’inventant à chaque ligne, vous surprenant d’une plage à l’autre, relançant l’écoute d’envolées rythmiques ou bruitistes.
Compagnons de concerts du groupe electro-dub français Ez3kiel, les six anversois de DAAU réussissent, avec ce 5ème album dans la veine de Cinematic Orchestra ou de Yann Tiersen une oeuvre envoûtante et maîtrisée.
Surveillons la scène belge actuelle, flamande ou wallonne : avec Zita Swoon, dEUS, An Pierlé, Arno ou l’Orchestre du Mouvement Perpétuel, elle en vaut la peine...
Marie-Eve Herpin