Melancholia – film de Lars Von Trier (2011)
La fin du monde vue par Lars Von Trier : sans effet catastrophe, dans la solitude d'un bel été nordique.
Souvenez-vous, en 2011, l'apocalypse était dans l'air du temps.
Mais s'éloignant de la polémique qui entoura ce sujet et, plus ou moins, chaque oeuvre du cinéaste danois, voici que la grandeur du film apparaît plus clairement : une magnifique allégorie du face à face de chacun avec son destin. L'esthétique très marquée des images rappelle les mondes oniriques de Peter Greenaway ou d'Andrei Tarkovski.
Construit en deux volets qui sont aussi les portraits de deux sœurs qui s'aiment, Justine (Kirsten Dunst, prix d'interprétation à Cannes) et Claire (Charlotte Gainsbourg, excellente aussi).
Celle qui avait peur de la vie et celle qui avait peur de la mort.
Une planète flottante qui s'approche dangereusement de la planète Terre.
Entre elles, les femmes, les relations humaines qui attachent, engluent, déçoivent, irritent jusqu'à la plaie et finalement se dissolvent en compassion mutuelle devant l'inexorable.
M.-E. Herpin